Un ouvrage de Midori Osumi
ALK
-
2015

« Le tîrî [tĩrĩ] est une langue mélanésienne parlée dans la partie sud de la Nouvelle-Calédonie. […] Selon la classification de Haudricourt (1971 : 372) le tîrî appartient au groupe des langues du Sud parmi les langues de Nouvelle-Calédonie. […]
Il est difficile d’estimer le nombre de locuteurs du tîrî, car ils vivent souvent dans une communauté où se parlent également d’autres langues (le français ou le xârâcùù). En outre, il semble qu’on parle le tîrî moins que jamais ; il y a peut-être environ 500 personnes qui connaissent la langue, mais tous ne la parlent pas nécessairement couramment. Il y a probablement environ 400 vrais locuteurs de tîrî.
Le tîrî se parle principalement dans les tribus de Petit Couli et de Grand Couli ; à La Foa, à Katrikoin, à Pocquereux et à Sarraméa les locuteurs de tîrî sont dispersés et mélangés avec des locuteurs de xârâcùù. Il y a aussi une langue étroitement apparentée, le hamea, dans la région de Kouaoua (Méchin, Méa Mebara et Fachin), avec environ 300 locuteurs (Rivierre 1981).
Le tîrî est l’une des langues les moins étudiées en Nouvelle-Calédonie. La plupart des locuteurs de tîrî sont bilingues dans une certaine mesure ; ils parlent aussi le xârâcùù (la langue de Canala) ou l’ajië (la langue de Houaïlou).
Les missionnaires ont traditionnellement transcrit ces deux langues et on les a étudiées comparativement en détail (Colomb 1888, Leenhardt 1946, Grace 1975, Haudricourt et al. 1979, Moyse-Faurie et Néchéro-Jorédié 1986, etc.)
Seul le tîrî n’a pas été documenté ; à nos connaissances le Dictionnaire du Grand Couli de Grace (1976) est le seul ouvrage publié jusqu’à ce jour.

[…]

Dans la grammaire qui suit, la plupart des exemples ont été tirés soit du libre discours durant des conversations soit de récits et de dialogues enregistrés. Enfin, personne n’est plus conscient que l’auteure qu’il ne s’agit pas ici du dernier mot sur la grammaire du tîrî. Comme on le verra tout au long de ce travail, il y a un certain nombre de sujets qui ont besoin de plus d’enquête, par exemple la question de l’homonymie et de la polysémie, les constructions possessives, les prépositions, la sérialisation des verbes et les constructions passives, sans parler d’une étude comparative complète de la relation entre les langues tîrî et apparentées. […] »